Pour que ça change fort

Eric Besson out. C'est lui qui a présenté sa démission de l'équipe de campagne de Ségolène mais après s'être fait taper dessus. Après Montebourg et Georges Frêche (tardivement car puissant cadre du parti), les exclusions rythment la campagne. Même Jack Lang, fébrile et inhabituellement énervé face à une journaliste au sujet du financement du programme, a peur qu'un ministère quelconque lui échappe en cas de prise de position trop décalée.

Ségolène, dont on connaît les méthodes de management rigides, lance un hommage à la gauche de la gauche en remodernisant le concept de la purge, ainsi qu'à son père, en multipliant les ordres - pas toujours justes - du type militaire.

La première expérience de démocratie participative est un vrai gâchis. Cette idée définitivement moderne (encore que la Suisse a pris de l'avance), est ce que l'on attend de la gauche. Mais la morale de l'action est une nouvelle fois bafouée, et ne sonne plus que comme une insulte à tous ceux qui ont contribués sur la blogosphère ou ont fait le déplacement dans les débats participatifs. Seulement 20% de leurs propositions ont été retenues, pour ne laisser place qu'à un programme PS connu depuis les universités depuis les universités d'été (Rapporté par l'AFP).

La publicité se fera désormais sur le contenu des mesures, dont les mieux retenues par les français sont le SMIC à 1500 Euros, et la revalorisation des petites retraites (Sondage Le Figaro-LCI du 14 février). Tout d'abord, Une augmentation mécanique vouée à l'échec si l'on en croît les résultats économiques de nos voisins européens, que l'on ne regarde plus, mais qui eux ont tenté l'expérience.  Pour ce qui est de la deuxième mesure, donner 25 Euros de plus par mois à des petits vieux, ça ne va pas changer le monde.

L’avance de la gauche fond comme neige au soleil de la Réunion, et laisse présager le pire pour le 22 avril. Surtout qu'elle s'apprête à se couper un peu plus de son électorat, en refusant d'admettre que le financement pacte présidentiel peut en intéresser une partie, notamment les jeunes qui auront à supporter la dette. Ils constituent pourtant le fond de commerce du PS. Face aux poids plume Ségolène, les éléphants sont de retour, ce qui alourdit considérément une campagne de plus en plus décourageante. A l’heure actuelle, la nouvelle démocratie participative, c’est TF1, et il reste encore 66 jours avant l’élection...