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Le Comte de Lieura - Chronologie d'une déclinologie ordinaire
19 avril 2007

La délinquance démocratique

Il reste trois jours, et malgré la proportion d'indécis, tout le monde devance dors et déjà les suisses et les belges en donnant le résultat avant l'heure. Rien de sérieux ne transparaît de la campagne, les médias (pour mieux contrôler la situation dimanche?) et les grands partis cherchent à cristalliser les tendances - vraies ou fausses - des sondages.

Un des premiers enseignements de cette campagne est que la règle des 500 signatures ne va pas dans le sens de la démocratie. Non pas parce qu'elle exclue des candidats, mais parce qu'elle en intègre trop. Si le temps de parole était partagé entre les 4 leaders, ceux-ci auraient pu exposer leurs idées et leurs projets, le public les connaîtrait mieux dans leurs forces comme dans leurs faiblesses.

Les petits candidats comme des princes

petits_candidats

La campagne a été cannibalisée par des amuseurs (Villiers ou encore Besancenot, dont les discours sont les mêmes au mot près dans des meetings-pièces de théatre pour Terminales L), des lobbys (Nihous, Schivardi) des débris de la chute du mur de Berlin (Laguiller, Buffet), et des personnes dont la plus grande passion est de passer à la télé (Voynet, Bové)...

Ils ont véritablement endormi la campagne et ils ont contribué à faire passer sous silence un bon nombre d'infos importantes. Ceci est d'autant plus grave que le public tend à les zapper dans les médias parce qu'il sait qu'ils n'ont aucune chance. Les tendances des sondages se sont d'ailleurs cristallisées à partir du début de la campagne officielle, preuve du ramollissement de l'opinion.

Pourtant, Ségolène aurait pu perdre 10 points en un rien de temps. Si Jospin pouvait en vouloir à Taubira et Chevènement, la moindre des choses serait qu'elle remercie Buffet, P2V et Nihous par un poste de ministre si elle est élue, pour avoir parlé à sa place.

La dette présidente

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Premièrement, les programmes des candidats ont été rechiffrés. Que le 11 février est loin... Le Monde rapporte aujourd'hui que de promesse en promesse, le pacte présidentiel est passé de 35 Milliards à près de 62 Milliards. La dette n'a de toute façon jamais été le problème de la candidate. A l'heure où les régimes spéciaux demandent des réformes urgentes, la candidate se penche sur des mesures comme le plan en cinq ans en faveur du spectacle vivant pour glaner quelques voix chez des intermittents qui lorgnaient trop sur sa gauche.

Nouveauté supplémentaire, qui se passe de commentaires : Le contrat première chance (CPC) a vite été rebaptisé "parcours première chance" pour qu'on ne puisse pas en confondre le sigle avec celui du contrat première embauche (CPE) de Dominique de Villepin. Ça ne s'invente pas.

Le problème majeur du pacte présidentiel est qu'il ne favorise pas directement la création de valeur, mais finance des intermédiaires qui compliqueront et alourdiront cette création.

Le féminisme contre-productif

jeunes

Sur les dernières cartouches féministes de la candidate, peu relèvent qu'elle reste fidèle à soi-même par son féminisme qui est une insulte permanente à la cause des femmes. En appelant au vote des femmes hier au supermarché, elle garde la même ligne de conduite de « féminisme contre-productif », comme l'ont souligné Sylviane Agacinski et Michèle Fitoussi de ELLE : « Women are going to vote for Ségolène because they believe she's most qualified to be president, not because she's a woman. It's an insult to our intelligence to ask us to do such a thing.(dans le International Herald Tribune d'aujourd'hui).

92% des français ne sont pas contre l'idée d'une femme présidente. On veut bien comprendre que Ségo a eu une éducation ultra-traditionnelle, mais le machisme n'est plus celui des années 50, ni même comparable à celui qui sévit dans certains pays.

Elle est l'inventrice du féminisme électoraliste qu'elle avait déjà mis en vigueur lors de l'accouchement de son quatrième enfant, en plaçant soigneusement ses dossiers sur son lit d'hôpital avant de convoquer la presse. Les femmes ne préféreraient-elles pas pourtant pouvoir se libérer complètement de leur travail pendant les congés maternités ? Et ne reparlons pas de son absence au parlement lorsque celui-ci votait la loi sur les femmes battues en l'absence de camera...

Un peu d'humour avant de pleurer

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Enfin, pour la route, le grand moment de comique de la journée avec cette article dans Libé, le premier journal que l'on peut lire du début à la fin sans rien savoir de l'actualité du jour après la lecture et qui pourtant avait plutôt bien couvert la campagne jusque-là.

http://www.liberation.fr/rebonds/248512.FR.php

Un marasme d' "intellectuels" autoproclammés lance un appel et se placent en dernier rempart de la démocratie contre la dictature rampante sous laquelle nous vivons. On les rassure : ils devraient être en sécurité dans le sixième arrondissement et la masturbation, intellectuelle ou pas, ça n'a jamais tué personne.

"Aucune femme, aucun homme attaché aux idéaux républicains et aux valeurs de justice et de progrès social ne peut accepter que le 22 avril 2007 répète et aggrave les conséquences du 21 avril 2002. " Personnellement, je suis républicain et souhaite que Le Pen soit au 2ème tour - mais PAS PRESIDENT-, pour que la gauche se reprenne une claque, que l'incompétence politique de Royal et de la génération Hollande soit enfin sanctionnée. En face du détesté et décrié Sarko, elle devrait être à 40%!!! Moi aussi je lance un appel, pour que de VRAIS leaders de gauche arrivent dans une opposition qui tienne la route: encore une fois, la démocratie en a besoin. Une leçon des grands esprits aux petites gens est le meilleur moyen de braquer l'électorat contre le PS, à la manière de ce qui s'est passé le 29 mai 2005. Honte aux responsables de la déchéance et de la délinquance démocratique.

Vive le PEUPLE !

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