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Le Comte de Lieura - Chronologie d'une déclinologie ordinaire
21 janvier 2007

Ségolène, candidate du dimanche

segolene

Ségolène Royal était l'invité de Dimanche + et ceux qui sont curieux de connaitre le programme de la candidate socialiste ne sont pas plus avancés. Propos confus sauvés par les mots clés du marketing politique socialiste (confiance, désirs d'avenir...), ont jonché des réponses mal construites à une Laurence Ferrari moins incisive qu'à son habitude (Pas de questions sur le financement du programme PS, ni sur l'Europe). On retiendra les propositions d' "emploi-parent" et de ne pas laisser les jeunes au chômage plus de 6 mois, qui n'ont pas été explicitées, mais qui ont le mérite d'être une référence à la politique jospiniste d'assistanat, même si elle s'en est défendue. Peut-être que les contrats aidés vont ressortir (on interprète les non-dits comme on peut, faute d'éléments), ceux-là même contre lesquelles la gauche s'est tant battue il y a un an à l'époque du CPE (et non pas il y a un et demi à l'époque du CNE, car la mobilisation dans l'opinion n'était pas encore récupérable politiquement).

La mesure proposée la plus claire fut celle pour lutter contre la violence envers les femmes, qui est une tragédie, moins grave cependant que la candidate l'a expliquée : Heureusement, une femme sur trois ne meurt pas assassinée sous les coups de son mari. Engagement honorable, mais purement électoraliste. Ségo était en effet absente lors du vote de la dernière loi dans ce sens au parlement en Avril 2006.

Sur les polémiques qui la touchent, a-t-elle musclé son jeu ? Alors que toute attaque était proscrite par la direction de sa campagne, Ségo, la candidate de la morale de l'action, n'a pas hésité à taper sur la droite. En fustigeant les "méthodes de racaille" utilisées lors de la polémique de l'ISF, elle s'est trompée (volontairement ?) de cible, puisque l'extrême gauche (qui sera bien utile électoralement au second tour) a sorti l'affaire via le collectif Bella ciao.

Elle s'est égalemnt défendue ce dimanche sur les conséquences de son voyage en Chine. Il ne fallait pas voir une éloge de la justice chinoise dans ses propos, mais une éloge de la justice "commerciale" chinoise. Elle a sauvé les meubles comme elle a pu, en espérant jouer de l'ignorance de l'opinion sur la situation là-bas. Ségo ne doit pas être sans savoir que la France n'a guère intérêt à employer des méthodes peu socialistes grâce auxquelles n'importe quel entrepreneur peut racheter une entreprise d'état en versant des pots-de-vin à quelques fonctionnaires haut-placés, avant de mettre les travailleurs à la rue en toute impunité, et bien évidemment sans aucune compensation.

Sur la décision de suspension de Georges Frêche sur laquelle elle ne pèse pas mais qu'elle souhaite, elle se montre plus laxiste qu'avec Montebourg. Faute d'explications, les esprits mal avisés en conclueront qu'il vaut mieux taper sur les harkis et les noirs que sur François Hollande...

En l'espace d'une heure, la nouvelle vierge marie de la République a donné un véritable cours de démagogie. Un espoir subsiste cependant pour tous ceux qui espère un vrai débat dans cette présidentielle : le 11 février, jour où la candidate fera la synthèse des 5000 débats participatifs de la campagne socialiste nouvelle-formule. Dimanche+ s'est achevé sur la rubrique "les offs de campagne" qui revient sur les petites phrases prononcées dans les coulisses de la vie politique. Les journalistes de Canal ont laissé le fabusien Claude Bartolone conclure l'émission : "Elle commence à nous gonfler avec sa démocratie participative, et il est très facile de se cacher derrière le calendrier". Le débat du premier tour 2007 sera-t-il du niveau de celui du second de 2002 ?

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